Partielle du Doubs : une victoire à la Pyrrhus ?
Le PS a gagné la législative partielle de la 4e circonscription du Doubs. Une victoire qui est aussi un KO technique pour l'UMP, éliminé au 1er tour et qui a très difficilement géré son positionnement de l'entre deux tours face à la question du FN. Mais ce résultat est-il une aussi bonne nouvelle que cela pour le PS ? Rien n'est moins sûr !
Traditionnellement, quand le FN passait le premier tour, il perdait une part de son potentiel électoral au 2e et le candidat opposé au FN bénéficiait d'un net apport de voix. L'élection de dimanche démontre, a priori, que ce schéma est devenu caduc. Une part des abstentionnistes vient, en effet, voter au 2e tour pour le FN avec un gain important et inédit de participation entre les deux tours. Son potentiel électoral ne s'arrête pas à celui du premier tour. Il faut y rajouter le ralliement d'une partie de l'électorat de droite et de nouveaux électeurs. Autant dire qu'on a intérêt à se poser les bonnes questions pour les départementales du mois prochain. Concrètement, il faut s'attendre à voir des conseillers départementaux FN dans notre prochain assemblée départementale. Vu le score élevé de ce parti dans notre département, la porosité d'un partie de la droite locale avec l'extrême-droite, on peut s'attendre à voir quelques élus FN. La question est de savoir combien. Par ailleurs, en termes politiques, le front républicain fonctionne puisque une partie de la droite a voté pour le candidat PS et que des abstentionnistes se sont mobilisés pour lui au 2e tour. Mais il fonctionne beaucoup moins bien qu'avant et génère aussi des effets pervers. Pour reprendre l'exemple du Doubs, si la gauche gagne plus de 5000 voix, le FN en gagne, lui, plus de 6000... cela veut dire que le discours "tous contre le FN" fonctionne aussi au bénéfice du FN qui a réussi, de ce fait, à conforter son discours sur "l'UMPS" auprès d'une partie de l'électorat.
Un constat qu'il serait bon de méditer alors que l'on affine nos stratégies de campagne...