Décès de Bourquin : le bal des requins commence....
Christian Bourquin est décédé mardi matin. Depuis plusieurs années, les rumeurs allaient bon train sur son état de santé. Son cancer l'a finalement emporté après un combat de plusieurs années pendant lesquelles il a tenu à continuer à assumer ses fonctions.
Mais dans le monde politique, les périodes de deuil sont particulièrement courtes.... Tout le monde politique socialiste local a désormais en tête la question clef, celle de la succession. Provisoirement, les textes en vigueur sont clairs. Dans l'attente d'une convocation de l'assemblée régionale, c'est le 1er vice -président qui assume l'intérim. Or, le 1er vice-président n'est autre que Robert Navarro, exclu du PS. C'est peu dire que cette perspective d'une succession au bénéfice de Navarro n'enchante pas tout le monde au PS. en 2010, à la mort de Frêche, une coalition des élus des PO et de l'Hérault avaient placé Bourquin devant Alary. Aujourd'hui, les cartes sont totalement rabattues.
Le président par intérim a un mois pour convoque le conseil régional et élire le nouveau président. Cela veut dire que dans tous les cas de figure, le nouvel exécutif régional sera connu avant les élections sénatoriales du 28 septembre. On comprend de suite, évidemment, la contrainte pour Navarro. Ayant beaucoup usé de son statut de 1er vice président de la Région, il joue gros. S'il perd la présidence de la Région, cela aura forcément des conséquences négatives pour sa candidature aux sénatoriales. S'il gagne, au contraire, il sort renforcé. Autant dire que son avenir politique se joue beaucoup plus tôt que prévu.
Dans cette perspective, il faut s'attendre à ce que Navarro, qui maitrise le calendrier, accélère ce dernier pour tenter de se faire investir et élire président. Ce choix a pour objectif de prendre de court l'émergence d'un challenger. A ce jour, le candidat le plus probable sera Damien Alary, déjà candidat en 2010. Je ne pense pas que Codorniou ait suffisamment de poids pour placer sa candidature. On doit donc s'attendre à une réunion du groupe PS entre vendredi après-midi et le début de la semaine prochaine pour trancher la question. Mais beaucoup de questions restent en suspens. La plus essentielle est de savoir si c'est le groupe PS qui décidera ou l'ensemble des groupes de la majorité. En fonction du choix qui est fait, cela produira des résultats différents. Les partisans d'Alary seraient plutôt favorables à un choix du groupe PS seulement.
En attendant, c'est la veillée d'armes et tout le monde commence à compter ses troupes et à arrêter une stratégie. Alary est-il capable de fédérer l'ensemble des opposants à une présidence Navarro ? Navarro sera-t-il en mesure de trouver une majorité au groupe PS ? Le suspens est à ce jour total mais le combat risque d'être intense. Une défaite de Navarro, c'est un déclin politique assuré. Mais Alary aussi joue gros, alors que la perspective que le conseil général du Gard bascule à droite devient aujourd'hui plausible avec le redécoupage cantonal et le contexte politique actuel. Autant dire que les téléphones chauffent en ce moment....