Rénovons le PS en Languedoc

Région : les socialistes héraultais à la portion congrue

 

Le post-fréchisme, cela fait mal... On avait connu un système politique régional dominé par l'Hérault. Ce ne sera plus le cas. Le 2e département de la nouvelle région par sa population et son nombre d'élus voit son influence politique largement rabattue dans la nouvelle organisation régionale. In fine, il n'y aura qu'une vice présidente socialiste héraultaise, Béatrice Négrier,  et deux membres du PS de l'Hérault dans la commission permanente (la vice présidence précitée et Christian Assaf). Enfin,Christian Assaf hérite de la présidence du groupe socialiste.

 

Quand on fait le bilan, on constate que celui qui s'en sort le mieux, c'est Christian Assaf a qui il faut bien reconnaître une vraie capacité à rebondir. Il faut dire qu'il a compris que plutôt que de faire des phrases, il fallait encore mieux négocier en direct et faire allégeance à la nouvelle direction politique, ce qu'il a su faire très tôt, notamment auprès de Borgel et Delga. A contrario, on notera qu'Hussein Bourgi n'est même pas membre de la commission permanente.

 

On pourrait se demander comment on en est arrivé là. Les causes sont multiples mais on peut en développer les principales. La première est l'une des conséquences directes du système fréchiste. A force de couper les têtes, on a forcément abaissé le niveau. Face au socialisme midi-pyrénéen, finalement, le PS languedocien n'a pas pesé bien lourd et n'est même pas osé se compter au moment clef de l'investiture. Pour un système politique régional qui se pensait au centre du monde, le réveil a été quelque peu brutal. L'autre raison est à rechercher dans le calibre de l'offre politique que le PS héraultais proposait lors de ces élections. Peu de poids lourds (hors Mesquida qui n'était pas éligible étant en dernière position) et des relations qui n'ont pas toujours été au beau fixe entre Bourgi et Delga. Enfin, le piètre résultat du PS dans l'Hérault au premier tour des régionales a aussi pesé dans la balance. Le fait de réaliser le plus mauvais score du PS dans la nouvelle région n'a pas vraiment aidé à se faire entendre.

 

Enfin, le changement, ce ne sera pas que la direction politique de la région. Ce sera aussi la direction administrative avec des rumeurs insistantes sur la mise en retrait de Claude Cougnenc, l'inoxydable DGS du Languedoc-Roussillon.

 

En soit, les choix de Delga peuvent se justifier. Elle évalue les élus au mérite et choisit sa garde rapprochée. De ce point de vue, c'est au PS de l'Hérault à se poser un certain nombre de questions, et notamment sur sa capacité politique et sa stratégie (et il serait temps...). Pour autant, les choix qui sont faits par Delga sont aussi risqués. En effet, l'abaissement politique des élus de l'Hérault ne doit pas devenir l'abaissement de l'Hérault. Concrètement, Montpellier a perdu son statut de capitale régionale. Il faudra, de ce point de vue, que la nouvelle région anticipe le risque d'un déclassement de l'Hérault en général et de Montpellier en particulier. Ne pas l'anticiper c'est le risque de construire progressivement un clivage entre les deux anciennes régions, ce qui pourrait être suicidaire pour les futures régionales de 2021. Autant dire que les choix du nouvel exécutif vont être cruciaux dans les mois à venir...

 

 

 

 



05/01/2016
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