Rénovons le PS en Languedoc

En route vers les départementales : les cantons de Béziers

 

La ville de Béziers était représentée par 4 cantons. Il n'en restera plus que 3 après le redécoupage, chacun de ses cantons comprenant une partie de la ville et des communes proches de Béziers. Concrètement, le canton n°1 comprend le sud de la ville de Béziers, les communes de l'ex canton de Béziers 4 ( à l'exception de Sauvian rattaché au nouveau canton de Béziers 2 ) et récupère Nissan lez Ensèrune de l'ancien canton de Capestang ainsi que Lespignan ( ex Béziers 3). Le 2e canton comprend une partie nord ouest de Béziers plus Lignan et Corneilhan de l'ex canton de béziers 3. Enfin le 3e canton comprend une partie nord  est de Béziers plus les communes Sauvian, Villeneuve, Cers, Boujan, Bassan, Lieuran, Espondeilhan, Servian et Bassan (communes issues des anciens cantons de Béziers 4, Servian, Béziers 2).

 

Le PS détient 2 des 4 cantons avec Philippe Vidal (Béziers 3) et Jean-Michel Duplaa (Béziers 4). La droite détient elle aussi 2 cantons, Béziers 1 avec l'inoxydable Georges Fontès et Béziers 2 avec Gérard Gautier le maire de Cers. Un des conseillers ne se présentera pas sur Béziers, c'est Philippe Vidal qui change de canton pour aller sur celui de Cazoulsqui. Un conseiller ne se représentera pas non plus vraisemblablement, c'est Georges Fontès dont l'âge est canonique puisqu'il est le seul au conseil général à avoir fait la 2e Guerre Mondiale...

 

La spécificité de Béziers, c'est la victoire de Ménard aux dernières municipales. Ce dernier espère, pour le coup, gagner les trois cantons pour confirmer son implantation locale et venger les affronts faits à sa personne (défaite pour la présidence de l'agglo et la présidence du conseil de surveillance de l'hôpital. L'orgueil de l'homme s'en est mal remis...

 

Le premier enjeu, pour Ménard, c'est de truster à la fois le soutien du FN et de débaucher une partie de la droite locale. Le tout pour lui est de réussir l'exercice d'équilibriste. En effet, il a été élu grâce au FN en mars mais a pris parfois des distances, notamment lors des sénatoriales où il a fait voter pour l'UMP. Sa stratégie va donc dépendre du soutien ou pas du FN. Mais il sera aussi déterminé par l'attitude des élus de droite du secteur. De ce point de vue, Ménard se fait fort de construire des passerelles entre FN et la droite dure. Une question problématique pour l'UMP locale qui n'est pas toujours foncièrement incompatible avec les valeurs que défend Ménard. Pour le coup, certains élus de droite seraient tenté d'opérer un rapprochement avec Ménard. C'est déjà le cas de Robert Gely à Lieuran, Gérard Gautier à Cers, ou Michel Suère à Corneilhan. C'est aussi le cas de Villeneuve, le candidat de droite du 1er canton qui s'est rapproché de Ménard... mais qui voudrait avoir aussi le soutien de l'UMP.  In fine, si ces dynamiques aboutissent, Ménard pourrait soutenir sur Béziers 1 Villeneuve, sur Béziers 2 Michel Suère et sur Béziers 3 le conseiller sortant Gautier. Il faut juste que le FN local avale la pilule. On attend du coup aussi la réaction de l'UMP qui a deux sortants (un encarté et un sympathisant. Or, jusque là, Aboud était plutôt dans la négociation avec Ménard. Il n'a juste pas compris que l'objectif de Ménard c'est justement de plier l'UMP locale pour prendre le leadership de la droite ! On attend donc de voir comment l'UMP va se positionner face à Ménard.

 

A gauche, cela va être très compliqué. Sur Béziers 1, c'est le cas le plus simple, le sortant, Duplaa, se représente et devrait être le seul candidat. Il reste à connaitre la femme qui va l'accompagner, femme qui pourrait être une nouvelle candidate. Sur Béziers 2 et 3, c'est plus compliqué. Sur Béziers 2, on a deux challengers potentiels pour le moment qui aimeraient bien y aller. Il s'agit d'Antonio Fulleda, l'ex secrétaire de section de Béziers, dissident aux législatives de 2012 et exclu à ce titre et de Nicolas Anoto, un ancien MJS. Le premier pourrait rafler la mise mais la question est de savoir s'il a été réintégré.... Sur ce point, je ne suis pas sur d'avoir tout compris.  Je pense que oui puisque la fédé, il y a deux jours a diffusé une invitation pour une réunion présidée par Fulleda et Tapié. Enfin, sur le 3e canton, c'est encore l'inconnu. Alain Romero, le maire d'Espondeilhan ne devrait pas y aller, reste à savoir si Claude Zemmour, qui s'était présenté en 2008 a envie d'y retourner maintenant qu'il est vice président de la région. Rien n'est moins sur, notamment si on pose la question du cumul conseiller général / conseiller régional dans le parti. Mais si Zemmour n'y va pas, qui pourrait y aller ? On attend donc de connaître la position de claude. Enfin, petite interrogation dans les milieux socialistes locaux, on ne sait pas encore si Karine Chevalier sera candidate et sur quel canton. On l'imagine mal en ticket avec Duplaa, encore moins avec Zemmour. Sur Béziers 2 peut-être alors ? Enfin, a question de la gauche s'est aussi combien de candidats. Là, c'est toute la question de l'attitude du PC local (on devrait dire des PC locaux...) dans des élections où il n'est pas forcément improbable que la gauche ne soit pas au 2e tour sur certains cantons.

 

Enfin, pour complexifier le tout, ces cantonales pourraient générer des conséquences politiques importantes pour l'agglomération de Béziers. Lacas, le maire de Sérignan, élu président en avril dernier, dispose d'une majorité de 2 voix d'écart. Un non positionnement sur ces élections départementales pourrait faire basculer, de fait, l'agglo. Mais Lacas souhaite-t-il se positionner, ... lui qui évite justement de trop se positionner. Là est la question. Mais pourra-t-il faire autrement ?

 

En tout état de cause, ces élections vont être difficiles pour la gauche. Mais le paradoxe, c'est que c'est la droite parlementaire qui va avoir le plus à perdre !

 

 



23/10/2014
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